Syndicat des éleveurs
de Porc Blanc de l'Ouest
En 1994, le syndicats d’éleveurs du Porc Blanc de l’Ouest voit le jour, grâce à l’impulsion de Jean Sergent, technicien du Parc Naturel Régional d’Armorique. Ce syndicat a pour principal objectif de sauvegarder et de promouvoir la race.
Les missions du syndicat
Le Syndicat des Eleveurs de la race Porc Blanc de l’Ouest a pour objectif de fédérer les éleveurs de la race. Ceux-ci sont peu nombreux et dispersés géographiquement sur trois régions (Bretagne, Basse-Normandie, Pays de la Loire). Le syndicat s’est donné pour mission de sauvegarder et de promouvoir la race. Cela passe par différentes actions.
Dès 2004, il a mis en œuvre un programme de maintien de la variabilité génétique de la race PBO, établi avec le concours technique de l’IFIP-Institut du Porc. Il assure un appui en matière de suivi sanitaire et de suivi de l’identification. Par ailleurs, L’IFIP assure un suivi zootechnique et génétique de la race (gestion de la base de données des généalogies, plans d’accouplement, suivi des consanguinités,…).
Le CRAPAL et la Fédération des races de Bretagne interviennent en appui des actions (financement du test à l’halothane, financement et réalisation de projets de communication…).
Une commission d’agrément des reproducteurs composée d’éleveurs et d’agents identificateurs (IFIP et CRAPAL) est chargée de valider les reproducteurs de la race. Il n’y a pas d’insémination artificielle en PBO, c’est pourquoi les éleveurs doivent posséder un verrat pour travailler en race pure.
Le syndicat s’occupe également de la promotion et de la valorisation de la race. La participation aux actions de promotion constitue des temps forts pour les éleveurs : Concours régional PBO, Salon de l’Agriculture à Paris… Le syndicat mène aussi des actions d’animation, de suivi des élevages, de valorisation de la production ou encore de caractérisation des systèmes de production.
Témoignages d'éleveurs
@Ewen Le Pavec
Installé depuis 2021, Ewen et son frère Gwenaël élèvent des Porcs Blancs de l’Ouest au sein d’une ferme où ils ont également des alpines et un accueil pédagogique. Ils ont actuellement 6 truies, 1 verrat, et engraissent environ 50 porcs par an.
Les principales caractéristiques de leur système :
- Autonomes au niveau de l’alimentation : ils cultivent 96 hectares en bio pour nourrir les cochons et les chèvres. Une petite fabrique d’aliments dans la ferme leur permet de fabriquer eux-mêmes leur farine.
- Filière courte et vente directe uniquement : c’est le meilleur moyen de valoriser la viande de PBO, avec un système de vente à la ferme et chez d’autres producteurs.
Quelles sont les principales qualités du Porc Blanc de l’Ouest ?
« En temps qu’éleveur, je dirais son calme et sa familiarité. C’est un cochon vraiment très sympa à élever. J’ai travaillé avec d’autres races de cochon en élevages plus conventionnels, et ça n’a rien à voir. Il respecte bien les clôtures, les truies sont familières, et on peut entrer dans les cabanes sans soucis. Les truies sont aussi très maternelles, on a assez peu d’écrasements de porcelets. Les porcelets naissent assez gros, donc ils sont peut-être plus vigoureux aussi. Leur rusticité est aussi un vrai avantage. Ils sont adaptés au plein air. Comme ils ont une croissance lente, ils sont moins exigeants au niveau de la ration. »
Quelles sont ses qualités gustatives ?
« La viande est exceptionnelle, avec un gras qui fond à basse température, et qui a un très bon goût. Les charcuteries cuites sont vraiment qualitatives. »
Quels sont les avantages du syndicat d’éleveurs ?
« Il permet de se fédérer pour faire connaître la race, de pouvoir partager avec les collègues sur les techniques d’élevages, et les problématiques qu’il y a sur nos fermes. Il permet aussi de gérer les attributions de reproducteurs, d’étudier les demandes d’installation… »
Installée uniquement en élevage porcin dans les Côtes d’Armor, Séverine Lemercier élève actuellement 4 truies et un verrat. Son mari s’apprête à la rejoindre sur la ferme, ce qui leur permettra d’augmenter le nombre de truies, et ainsi de faire de l’auto-renouvellement. Elle est un exemple qui montre qu’élever en races locales c’est créateur d’emploi et que cela permet de vivre de son élevage.
Principales caractéristiques :
- Autonomie alimentaire : les céréales sont cultivées sur la ferme
- Travail en local : l’abattoir est à proximité (Quintin, 22), et Séverine travaille avec un boucher-charcutier à côté de chez elle qui s’occupe de la partie transformation. Puis elle vend uniquement en directe en circuits courts, dans les petits marchés et à la ferme.
- Meilleures ventes : rillettes, saucisson à l’ail fumé et viande fraîche
Pourquoi avoir choisi le Porc Blanc de l’Ouest ?
« Mon premier objectif à l’installation était de faire du porc plein air et ensuite s’est posée la question de la race. La logique a été de choisir une race locale, adaptée au territoire, une race rustique de chez nous. Pour moi, c’était du bon sens. Le Porc Blanc de l’Ouest est adapté au territoire, à nos terrains, et au climat (en Bretagne, le climat est océanique avec de l’humidité, et il supporte très bien la pluie). Sinon, c’est aussi un porc familier, docile et calme, avec une pointe de mauvais caractère breton ! »
Quelles sont les qualités de sa viande ?
« Le PBO a beaucoup de qualités au niveau de sa viande, au niveau de sa fabrication et de son aptitude à la transformation en charcuterie. »
Quels sont les avantages du syndicat d’éleveurs ?
«On est sur un bassin d’élevage assez large (Bretagne, Pays de la Loire, Anjou…) donc le syndicat nous permet de se regrouper, d’échanger entre éleveurs. C’est aussi bien pour la valorisation du Porc Blanc et pour la communication autour de la race. Le syndicat nous apporte aussi une légitimité, et nous permet de participer à des évènements comme le SIA.»
En 2021, Julie s’est associée à Josic, déjà installé en races locales, qui cherchait à transmettre sa ferme. Ensemble ils ont remodelé la ferme (qui était avant une ferme-auberge) en restant sur les trois productions qui avaient des débouchés extérieures : les œufs, les porcs et les vaches. Les trois productions sont à peu près équivalentes en chiffre d’affaire. Le porc nécessite tout de même un intermédiaire pour la transformation, ce qui engendre des frais assez importants. Ces productions s’équilibrent au niveau agro-écologique (équilibre des sols) et aussi au niveau économique (temporalité différente de croissance et donc vente).
Le nombre de truies oscille entre 8 et 10 selon leur plan de renouvellement. Une partie des porcelets est revendu aux éleveurs-engraisseurs. En bovins, ils ont 25 mères (blondes qui passent en filière longue) et 500 poules.
Particularités de la ferme :
- Autonomie alimentaire : ils produisent eux-mêmes leurs céréales pour les porcs, sur 50 hectares. Ils récupèrent aussi le son de collègues paysans boulangers.
- Mode d’élevage : sur paille en hiver et en plein-air tout le reste de l’année.
- Vente via la plateforme « Le Goût d’ici » : il s’agit d’une associations de producteurs bio qui a créé une plateforme pour vendre leurs produits. Le porc est entièrement vendu via le Goût d’ici.
- Valoriser jusqu’au bout : les petits effectifs et la vente directe nécessite de valoriser au mieux les produits, sans être dans l’augmentation du nombre d’animaux. Il faut donc valoriser jusqu’au bout. Ils ont donc fait le choix de différents investissements, dont le séchoir à saucisson, pour valoriser les invendus.
Pourquoi avoir choisi de continuer à élever du Porc Blanc de l’Ouest ?
« Josic l’avait choisi par passion, et par désir de participer à la sauvegarde de la race. Pour moi, l’élevage de Porc Blanc de l’Ouest c’est passionnant, tant par la manière de les élever en plein air que par le fait de participer à la sauvegarde d’une race menacée. C’est aussi une race sympa pour ses facilités d’élevage. Ils sont affectueux, très intelligents et on peut les mener facilement si on les manipule régulièrement. Ils nous permettent aussi de retrouver le côté rustique du travail du paysan.».
Quelles sont les qualités de sa viande ?
« La viande a un très bon gout notamment au niveau du gras, qui est très savoureux et qui donne tout son goût à la viande. »
Quels sont les avantages du syndicat d’éleveurs ?
« Le syndicat permet d’être organisé, d’avoir un collectif de producteurs sur des territoires plus ou moins proches, car le Grand-Ouest c’est quand même large. L’objectif c’est de pouvoir s’entraider, se soutenir, et se conseiller. Cela permet aussi de gérer les reproducteurs. »
Victoria est éleveuse de Porc Blanc de l’Ouest depuis 2020 dans le Morbihan. Elle est éleveuse naisseur-engraisseur-multiplicateur. Elle a aujourd’hui 5 truies et 1 verrat, en semi plein-air et a aussi sur sa ferme une partie d’élevage en cochons conventionnels, qui partent tous en filière longue, contrairement au PBO uniquement vendu en circuits-courts.
Particularités de l’élevage :
- Autonomie alimentaire : Victoria cultive elle-même ses céréales sur 27 hectares. Elle a 3 hectares uniquement en prairies, et cultive sur le reste triticale, pois et féverole. Ses porcs ont une ration unique.
- Travail avec des artisans locaux pour la transformation : Terre des Délices, un boucher-charcutier traditionnel s’occupe de la découpe de la viande fraîche et de la transformation, tandis que la Conserverie de l’Abbaye de Langonnet permet de faire les conserves et des plats cuisinés (saucisse lentilles cassoulet, confits de porc au cidre, blanquette de porc et porc sauté au caramel). Cela permet de diversifier la gamme de produits proposés.
- Vente directe uniquement
Quelles sont les qualités d’élevage du Porc Blanc de l’Ouest ?
« C’est un porc sympa, très maternel mais qui nous permet quand même d’intervenir. C’est aussi un beau cochon. »
Quelles sont les qualités de sa viande ?
« C’est une viande avec du gras intramusculaire, un peu de persillé dans la viande. J’arrive à faire des carcasses pas trop grasses, et la viande a des acides gras polyinsaturés bons pour la santé. »
Quels sont les avantages du syndicat d’éleveurs ?
« C’est sympa parce qu’on est tous dans la même démarche de sauvegarde de la race donc le syndicat nous permet d’échanger sur nos visions, de se donner des conseils (reproduction, problèmes de peau…). On peut aussi participer à des évènements comme le SIA. »